Marcelle Baud

MARCELLE GABRIELLE BAUD (1890-1987)

Marcelle Baud naît en 1890 à Paris dans une famille auvergnate de peintres décorateurs.

Son père, Antoine Baud, originaire d’Issoire quitte l’Auvergne après son apprentissage, pour Paris, afin de devenir « Compagnon du Tour de France ». Engagé par l’artisan peintre Charles Numa Morel, il devient à la fois son successeur et son gendre en épousant sa fille Marthe Julie Adèle Morel.

Ce milieu familial prédisposait sans doute la petite Marcelle  à une carrière artistique.

Elle suit les cours de l’Ecole des Beaux Arts et de l’Académie Julian dans les années 1910-1912, puis l’Ecole du Louvre où s’éveille son intérêt pour l’Egypte. La Grande guerre l’empêche de trouver un mari. Elle restera donc célibataire.

En 1921, commence une carrière d’égyptologue et de dessinatrice ; elle part au Caire comme Attachée de l’IFAO (Institut français d’Archéologie Orientale). Pour la première fois c’est une femme qui occupe un poste scientifique à l’Institut !

Elle participe aux recherches sur différents sites dans toute la Vallée du Nil, copiant les pièces archéologiques mises au jour lors des fouilles, les parois des tombes et des temples, acquérant ainsi la connaissance du dessin égyptien.

Lors de la découverte de la tombe de Toutankhamon (par Carter et Carnavon), elle est la seconde femme – après la fille de Lord Carnavon – à pénétrer dans le tombeau.

Parallèlement, elle fréquente le Musée du Caire et visite les autres sites archéologiques égyptiens. Elle noue des contacts avec les différentes équipes de fouilles, et plus particulièrement avec les Belges de la Fondation Egyptologique Reine Elisabeth.

A la demande de Marcelle Werbrouck (1889-1959), elle illustre l’ouvrage que celle-ci publie : « Les Pleureuses » (1938).

Elle collabore avec les Belges à la demande de Jean Capart (1877-1947) (conservateur de la section égyptienne des Musées Royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles, concernant la reproduction de la tombe de Nakht.

Elle collabore encore  à des ouvrages collectifs. Dans  « Les Dessins Ebauchés » (1935),  « elle étudie la technique du dessin égyptien telle qu’elle se dégage des représentations inachevées dans les tombes ». C’est un ouvrage de synthèse qui demeure un livre de référence dans ce domaine.

C’est à Mailhat en Auvergne qu’elle vit la période de la Deuxième guerre mondiale. En 1950, les Editions Hachette lui demandent de reprendre le Guide Bleu sur l’Egypte (G. Bénédite - 1900). En 1956 elle le refond totalement avec l’aide de Madeleine Parisot.

Elle participe également à différents congrès (le dernier à Grenoble en 1979). En 1978 à l’âge de 88 ans, elle publie un dernier ouvrage intitulé « Le Caractère du Dessin en Egypte Ancienne ». Elle assiste encore à quelques conférences puis se retire à Mailhat avec sa demoiselle de compagnie. C’est là qu’elle s’éteint le 10 février 1987. Elle repose dans le cimetière d’Issoire.

Réf. / Journal d’exposition du Musée du Ranquet à Clermont-Ferrand – Exposition  « Marcelle Baud de l’Auvergne à l’Egypte », avril-juin 1990